Traces et signes

Née en Corée du Sud d'un père artiste peintre, calligraphe pratiquant l'encre traditionnelle, j'apprends dès mon enfance à manier l'art du pinceau. Adepte du bouddhisme zen, mon père Wondang me familiarise également avec les enseignements de l'éveil et me montre le chemin que je dois emprunter.
En 1994, j'abandonne le métier d'enseignante et décide pour de bon d'emprunter la voie de mon père. Je choisis la France et m'installe à Paris, la ville de Van Gogh, de Lautrec et de Modigliani dont je rêvais secrètement depuis mon adolescence. Dès lors, je cultive l'amour de la tradition picturale asiatique, qui s'exprime à travers la maîtrise du pinceau.
Cela se traduit par la manière dont j'utilise l'encre dans la composition de mes tableaux, avec une recherche d'élégance produite par des effets aussi différents que magiques. Et par une attirance irrépressible pour le vide que je considère comme étant plus vital que le plein.
Ma rencontre avec le moine Cheongjeon en 2006 est décisive pour ma création artistique . Disciple du Dalaï Lama, il échange quotidiennement avec moi pour me transmettre les enseignements bouddhistes. Mon expression artistique évolue aussi dans la même direction. Je présente des séries d'encres contemporaines selon de différents thèmes tels que "Méditation", "Chemins", "Pêcheurs du rêve", "Ivrogne" qui sont l'expression d'un processus de symbolisation de mon chemin artistique.
Le mouvement du pinceau devient le véhicule qui se déploie dans une palette essentiellement constituée du trait noir, telle une sentinelle surgie de l'intersection entre le geste et la vitesse. Le noir majestueux est chargé de matière et d'énergie, lesquelles, une fois atteint son milieu, se diluent pour atteindre un langage sublimé.
Sounya Whang, 2024