
Crise de l’autorité telle que Hannah Arendt l’analyse
Crise de l’autorité selon Hannah Arendt avec Aurore MREJEN.
On entend souvent que nous vivons une « crise » de l’autorité, qui touche non seulement la sphère politique, mais aussi des sphères prépolitiques comme l’éducation des enfants. Si cette évidence semble partagée, la signification de l’autorité demeure entourée de confusions. Puisque l’autorité requiert l’obéissance, on la prend souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant, là où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. Par ailleurs, l’autorité est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus argumentatif. Alors qu’est-ce que l’autorité ? Hannah Arendt examine la signification originaire de l’autorité, dont elle rappelle qu’elle a eu cours à travers le monde occidental pendant la période romaine. D’après elle, l’effondrement de toutes les autorités traditionnelles, manifeste depuis le début du 20e siècle, a été achevé avec le totalitarisme qui a pu tirer parti d’une atmosphère sociale et politique dans laquelle l’autorité des gouvernements n’était plus reconnue. Une telle « crise » de l’autorité pose le problème du vivre ensemble des êtres humains dans un domaine politique marqué par la disparition des normes de conduite traditionnelles et la fin d’une confiance religieuse en un début sacré. Cette intervention propose d’appréhender cette question en examinant la façon dont Arendt analyse la signification de l’autorité et les implications sociales et politiques de sa disparition à l’époque moderne.
Mardi 15 avril, à 18 h 30.